A l’inverse de hier, je suis motivée pour voir le coucher du soleil, je me réveille donc vers 4h. Carla grogne, elle a mal dormi et ne veut pas y aller. Voyant que je compte vraiment aller sur un site MAYA pour le lever du soleil, elle finira par accepter de me suivre. C’est la pleine lune, la frontale est peu utile pour marcher dans le village, un peu plus dans la jungle quand les palmiers empêchent la lumière de passer.

Débarquer sur un site Maya avec un temple qui nous fait face est assez impressionnant à la lueur de la pleine lune. Nous grimpons au sommet pour attendre le lever du soleil. L’attente est longue, on finit même par s’assoupir, chef Maya pardonne nous. Nous sommes parties trop tôt et le lever du soleil n’aura de toute facon jamais lieu, le ciel est trop couvert. Tant pis, retour à la casa. Neira nous attend, elle a encore préparé sa délicieuse omelette. 

Le bus s’en vas à 7h, il est venu nous chercher à la porte, le bonheur d’un petit village. Il est temps de dire aurevoir à Uaxactun et Neira, elle nous enlace avec un habituel « cuydate » et nous laisse partir le regard triste.

Nous sommes en route pour Flores, le chauffeur est le pasteur du village mais également celui qui rend des services à la communauté comme allé chercher du pétrole à la ville et le ramener aux habitants : la division des tâches n’a qu’à bien se tenir. La gare de Santa Ana à Flores possède en son sein un petit marché qui me fait penser au souk de Marakech, c’est la première fois que je me sens alpager de cette manière en Amérique centrale et ca ne m’avait pas manqué. Notre bus pour Coban, ville plus au sud qui se situe dans le Verapaz est deux heures après notre arrivée. Nous partons à la recherche d’une caméra et échouons bien évidement. Une petite visite du quartier de la gare nous sera inévitable à cause de notre sens de l’orientation terrible et de la capacité des habitants à nous renseigner. J’aurais même le droit à une petite douche par une folle qui me lance dessus, je ne sais quoi (et je ne veux pas savoir) en m’hurlant dessus des insultes en espagnol. Une fois arrivée à la gare, le fameux bus de 13h n’est point-là. On nous indique alors qu’il viendra à 14h. Après 45minutes d’attente, c’était prévisible : le bus a eu un accident et ne viendra pas. Il nous faut donc faire un passage par Sayaché afin de prendre là-bas un autre bus pour Coban.

Arrivée à Sayaché, il n’existe pas d’autre moyen que de prendre une lancha pendant 30secondes afin de traverser la ville et de rejoindre les bus pour Coban. Dans le bus pour Coban on croise un couple de francais que nous avons déjà vu à Flores. Il nous suggère de rester un jour à Sayaché pour aller visiter des ruines auquel on ne peut accéder qu’en bateau. Après grande réflexion, notre budget ne nous permet pas cette halte. Le trajet jusque Coban est assez mouvementé, nous nous trouvons dans un petit bus il est bondé et comme à leur habitude ils s’entêtent à y faire rentrer toujours plus de personne. Entre Sayaché et Coban nous devons changer de bus au croisement de deux routes, celui qui nous attend est encore plus bondé que le précédent : obligé de monter dedans, c’est le dernier. Je tombe sur un voisin bavard, persuadé que comme nous sommes blanches nous sommes Américaine et qui ne veut pas entendre que non, la France n’est pas un état Américain. Je ne sais pas comment s’appelle la fonction de ces personnes, mais le mec chargé de hurler la destination le long de la route et de faire rentrer les gens me donne envie de le pousser par la porte, toujours ouverte of course, il passe son temps à siffler chaque être de sexe féminin qu’il aperçoit.

Arrivées à Coban, nous nous rendons à un hotel que le couple de Français nous a indiqué comme n’étant pas trop cher. Bon, ils ont aussi dit qu’il n’était pas terrible, on a évidemment switché cette information. Au final l’hotel est sympa, nous ne sommes que deux dans le dortoir et le patron est plutôt cool. Il nous indiquera d’ailleurs un lieu bien fancy (ce sera le mot du voyage pour indiquer cet endroit pas du tout local où l’on y trouve que des riches du fait de prix exorbitants pour le pays mais normaux pour les Occidentaux, s’y joint bien évidement une déco instagrammable et une ambiance veggie is the new cooool)  pour aller réaliser mon rêve du moment : bière + pizza. On ne se souviendra pas que j’ai commandé une stella en comprenant “estrella” ooops. J’aime beaucoup l’atmosphère de la ville, à vrai dire il n’a rien de spécial dans cette ville mais j’y trouve cette identité Guatemalteque que j’apprécie, pas celle de l’influence Américaine que l’on peut trouver dans des villes plus grandes comme la capitale avec tous ces grands centres commerciaux.

Sur six lits, il a fallu que je choisisse celui qui, pour le doux plaisir de mon dos, perdra ses lattes au milieu de la nuit, aie mon dos.